Trek GR20 du 06 au 22/06/2022

Trek GR20 juin 2022

Ils étaient 12 randonneurs, durs au sac lourd, durs au courage.
Ils étaient 12 randonneurs qui avaient le sens du partage, partage de joies et de sueur.
Ils avaient décidé du GR20, la traversée, dans le sens sud-nord, il faut bien changer.
De Conca, ils partirent un beau matin, tellement beau que la température avoisinait déjà les 30°.
Pour certains, ils retrouvaient le GR, pour d’autres c’était une première.
Les difficultés n’ont pas mis longtemps à venir. Dès la deuxième étape, le rocher a fait son apparition. L’escalade est une chose, avec un sac s’en est une autre, quant à la désescalade, on apprend vite.
Ils étaient 12 randonneurs durs au sac lourd, durs au courage.
Ils étaient 12 randonneurs qui ont su apprécier les paysages.
Partis du sud Corse, longeant le sartenais sillonnant la Corse orientale, chevauchant les crêtes du centre Corse ils parvinrent aux portes de Calvi, capitale de la Balagne.
Il leur a d’abord fallu traverser le massif de Bavella et ses aiguilles granitiques. Au matin du troisième jour, l’ascension du Monte Incudine aurait dû préparer à celle de la crête d’Usciolu qui a laissé des souvenirs et des traces dans les jambes 2 bonnes heures avant l’arrivée au refuge. La suite des étapes est une succession de montées descentes avec plus ou moins de difficultés Il nous faudra plusieurs jours pour parvenir au refuge de Petra-Piana. Toutes ces étapes nous ont fourni leur lot d’efforts prolongés. Pour se rendre au refuge de Manganu, il convient de ne pas perdre l’équilibre entre la Bocca Muzzella et la brèche du Capitello et encore moins la vue si l’on tient à admirer les fameux lacs Mélo et Capitello situés au fond de la vallée de la Restonica. Qui n’a pas observé cet endroit n’a pas vu la Corse. C’est à l’étape suivante qu’on tombe sur la merveille des merveilles : le lac Nino baignant dans l’émeraude des pozzines, un joyau à conserver absolument. Au col de Vergio nous faisons le plein de vitamines grâce à une belle entrecôte-frites salade rompant avec la litanie des pâtes. Puis viennent les bergeries de Ballone, marchepied de la plus sévère des étapes du GR20 :la traversée du massif du Cinto, dont il ne faut jamais se moquer de ses 2706m. Il s’agit d’une véritable petite course de montagne ;1200m positifs,1200 négatifs, deux tiers d’escalade à la montée deux tiers de descente dans de l’éboulis où le moindre faux pas est vite sanctionné ! Après la station d’Asco,il va rester à se régaler de deux belles étapes de rochers avant de terminer par une longue descente de 1300m pour aboutir à Calenzana terme de notre voyage.
Ils étaient 12 randonneurs, durs au sac lourd, durs au courage.
Ils étaient 12 randonneurs la joie sur le visage.
Les difficultés, ils les avaient toutes surmontées, le groupe était soudé par les efforts et par les rires qui les ont ponctués. Nos animateurs Jean-Pierre, Bruno et Didier se sont montrés à la hauteur de leur réputation, Jean-Pierre et Bruno, dans la gestion du groupe et Didier dans la logistique. Daniel les a complétés, serre-file efficace et vigilant. Tous se sont joués des pièges du trajet. Tous ont vaillamment bataillé contre les murailles qui s’élevaient devant eux, serrant les dents et s’entraidant.
Mais tous ont profité de la beauté des régions parcourues, humé les odeurs du maquis, quand la myrte se mêle à la ciste, tous ont aperçu chênes verts, genévriers, arbousiers, pins laricio, bouleaux et sorbiers. Tous ont cherché à mettre un nom sur les sommets, se sont sentis humbles devant les crêtes acérées. Et enfin, le soir venu profitant du repos de l’étape, chacun y va de son anecdote racontant ses impressions devant une Pietra fraiche à souhait bien méritée. On se couche tôt dans les refuges du GR20, vite dans la tente, car il faut se lever avant le soleil afin d’éviter ses rayons dans la montée, accompagné par le chant des pinsons corses très présents dans toute l’ile et évidemment relayés par les chocards à bec jaune en altitude.
Dans l’avion du retour, la fierté d’être venus à bout de ce périple se lit sur les visages des participants qui savent désormais qu’1 km corse vaut 3 km vosgiens.
Merci à tous : Christine, Elisabeth, Francine, Marie-Christine, Patricia, Daniel, Didier, Francis, Jean-Louis, Jean-Pierre, Richard et Didier.
Message personnel, si j’avais eu une fille, je l’aurais appelée Aline !
Bruno