Synthèse : 29 cébélistes ont pu découvrir la base radar de l'OTAN située en contrebas du Fort Lefebvre. La visite s'est effectuée en 2 sous-groupes avec guide et serre-file car il semble que l'on puisse se perdre dans le dédale des couloirs !! Durant plus de 2 heures, les guides passionnés nous ont donnés des informations sur l'historique de cette base et sur son actuelle remise en état, les projets ne manquent pas car cette base peu connue des Terrifortains est en phase de devenir le premier Musée de la Guerre Froide en France. Quelques compléments d'informations sur l'ouvrage "G" :
De 1953 à 1958, en pleine Guerre Froide, une base radar sous-terraine est construite par la Défense Aérienne du Territoire (D.A.T.) avec l'aide des américains, la France est membre de l'OTAN de 1949 à 1967. Les premiers travaux de dérochage pour la création des locaux souterrains commencèrent le 12 mai 1953 et finirent le 26 mars 1958. Les pierres et roches extraites ont pu être réemployées pour la construction de maisons à Cravanche.
Cette base appelée Ouvrage "G", connue aussi par sa dénomination militaire SMR 60/291 (Station Maître Radar voir photo n° 1), faisait partie d'un réseau de stations radars, on peut citer l'Ouvrage "F" situé à proximité de Metz, l'Ouvrage "H" près de Wissembourg et le centre principal de détection installé au sommet du Ballon de Servance (voir photo N°2).
Six antennes de détection (composant du système radar) et une antenne dédiée aux liaisons U.H.F-V.H.F (graphie et phonie) avec le centre principal de détection du Ballon de Servance furent installées sur le Fort Lefebvre (ou Fort du Salbert). Le centre d'émission U.H.F-V.H.F se trouvait à la place de l'actuelle table d'orientation bien connue des promeneurs du Salbert ! (Voir photo n°3)
Chaque antenne nécessitait une chambre dite d'antenne pour y abriter l'appareillage électronique, ce qui impliqua d'importants travaux dans le fort lui-même. Il devait aussi servir de casernement au personnel affecté à la base, 9 baraquements Fillod ont été construits pour pouvoir héberger le personnel militaire dont les effectifs ont varié de 300 à 500 personnes. Deux de ces bâtiments se trouvaient à la place du parking situé en haut du sommet, les 7 autres étaient installés à la place de l'actuelle aire de pique-nique (voir photo n°4). Deux puits ainsi que des galeries sous roc permettaient aux militaires de rejoindre la base souterraine et d'accéder à leur local de travail correspondant à leur niveau d'accréditation qui était matérialisé par la couleur des murs du local et des couloirs.
La base avait une superficie de 10 000 m² sur 4 niveaux, elle était équipée d’un système de recyclage de l’air et d’un chauffage central au mazout, dont les cuves sont toujours présentes. Il était prévu une autonomie en eau potable et en énergie pour une durée de 2 à 3 mois (en cas de conflit). Dès sa création l'Ouvrage "G" a été classé secret défense (ce qui est encore le cas aujourd'hui !), ce complexe (fort et base) était inaccessible aux Belfortains qui n'avaient que la vision des antennes des radars déployés au sommet du fort Lefebvre. Les militaires étaient appelés par les habitants les "aviateurs".
Le coût de la construction s'est élevé à environ 1 milliard d'anciens Francs. Malgré cet investissement phénoménal, le fonctionnement opérationnel de cette base a duré à peine plus d'un an du 26 mars 1958 à fin 1959, l'aviation militaire ayant fait d'énormes progrès en vitesse de vol, la technologie des radars n'a pas suivi et ne pouvait plus assurer une détection efficace du passage des avions.
A partir de fin 1959 jusqu'en 1972, les lieux sont restés sous la responsabilité de l'armée de l'air.
Le 15 octobre 1972 , la ville de Belfort prend possession de la partie sommitale du Salbert et le transforme en lieu de promenade et de pique-nique. Les antennes radar furent démontées, les baraques Fillod furent démantelées.
Au milieu des années 1990, une première association "les aventuriers de l'histoire" se charge de nettoyer et de restaurer la base souterraine afin de rendre ces lieux accessibles au public. Mais des intrusions et des dégradations importantes ont fini par décourager cette association et le projet de rénovation a été arrêté. En 2016, l'association ATOMES (Association Touristique des Ouvrages Militaires et de l’Environnement du Salbert) s'est constituée avec pour objectif rendre cette base visitable aux journées du patrimoine de 2016. Les premiers travaux ont porté sur la sécurisation des accès, le nettoyage de la salle des cartes et la remise en état du réseau électrique. L'objectif d'ouvrir la base aux journées du patrimoine de 2016 a été atteint, 600 personnes ont été accueillies.
La visite guidée s'effectue uniquement sur le niveau 0.On entre par la porte du personnel, les premiers couloirs parcourus sont équipés de deux brise-ondes (voir photo n° 5) pour parer le souffle d'explosions extérieures (ce qui ne s'est jamais produit). Au fil du parcours, nous découvrons différentes salles, certaines ne pouvaient pas être photographiées, la salle de retransmission (voir photo n° 6), une salle de repos (voir photo n° 7) Une salle "OTAN" (voir photo n° 8) en cours d'aménagement où l'on voit les 12 drapeaux des pays membres fondateurs de l'OTAN (traité signé le 4 avril 1949), la salle des cartes (voir photo n° 9) l'une des premières salles aménagées qui se trouvent sur 2 étages. Sur une paroi de cette salle, sont fixés quatre tableaux à persiennes appelés "TOTES" (bien restaurés voir photo n° 10).
L'association ATOMES a obtenu de l'armée de l'air 2 avions un Mirage IIIE (voir photo n° 11) et un Fouga Magister (voir photo n° 12) qui sont exposés dans une grande salle. Ces avions ont été démontés pour pouvoir "être rentrés" dans cette base, il y a eu utilisation de la voie ferrée qui servait au transport du matériel lors du fonctionnement de ce complexe (voir photo n° 13).
Notre guide que nous avons remercié nous a précisé que de nouvelles salles sont restaurées et ouvertes au public chaque année dans l’objectif de faire de l’Ouvrage "G" le premier musée sur la Guerre Froide. La suite du projet de restauration de cette base est cependant liée à l'installation d'un système d'extraction de l'humidité (type VMC), projet en attente de financement.
Une visite insolite avec de belles découvertes surprenantes. Le point d'orgue étant l'exposition de 2 avions.
Pour en savoir plus : vous pouvez visionner le reportage effectué en 2016 par France 3 Bourgogne Franche-Comté cliquez ici si vous avez participé à l'une des 2 visites, vous verrez l'importance des travaux effectués depuis 2016.
Vous pouvez aussi consulter le site de l'association ATOMES : https://ouvrage-g.com/
Synthèse : 29 cébélistes ont pu découvrir la base radar de l'OTAN située en contrebas du Fort Lefebvre. La visite s'est effectuée en 2 sous-groupes avec guide et serre-file car il semble que l'on puisse se perdre dans le dédale des couloirs !! Durant plus de 2 heures, les guides passionnés nous ont donnés des informations sur l'historique de cette base et sur son actuelle remise en état, les projets ne manquent pas car cette base peu connue des Terrifortains est en phase de devenir le premier Musée de la Guerre Froide en France.
Quelques compléments d'informations sur l'ouvrage "G" :
De 1953 à 1958, en pleine Guerre Froide, une base radar sous-terraine est construite par la Défense Aérienne du Territoire (D.A.T.) avec l'aide des américains, la France est membre de l'OTAN de 1949 à 1967. Les premiers travaux de dérochage pour la création des locaux souterrains commencèrent le 12 mai 1953 et finirent le 26 mars 1958. Les pierres et roches extraites ont pu être réemployées pour la construction de maisons à Cravanche.
Cette base appelée Ouvrage "G", connue aussi par sa dénomination militaire SMR 60/291 (Station Maître Radar voir photo n° 1), faisait partie d'un réseau de stations radars, on peut citer l'Ouvrage "F" situé à proximité de Metz, l'Ouvrage "H" près de Wissembourg et le centre principal de détection installé au sommet du Ballon de Servance (voir photo N°2).
Six antennes de détection (composant du système radar) et une antenne dédiée aux liaisons U.H.F-V.H.F (graphie et phonie) avec le centre principal de détection du Ballon de Servance furent installées sur le Fort Lefebvre (ou Fort du Salbert). Le centre d'émission U.H.F-V.H.F se trouvait à la place de l'actuelle table d'orientation bien connue des promeneurs du Salbert ! (Voir photo n°3)
Chaque antenne nécessitait une chambre dite d'antenne pour y abriter l'appareillage électronique, ce qui impliqua d'importants travaux dans le fort lui-même. Il devait aussi servir de casernement au personnel affecté à la base, 9 baraquements Fillod ont été construits pour pouvoir héberger le personnel militaire dont les effectifs ont varié de 300 à 500 personnes. Deux de ces bâtiments se trouvaient à la place du parking situé en haut du sommet, les 7 autres étaient installés à la place de l'actuelle aire de pique-nique (voir photo n°4). Deux puits ainsi que des galeries sous roc permettaient aux militaires de rejoindre la base souterraine et d'accéder à leur local de travail correspondant à leur niveau d'accréditation qui était matérialisé par la couleur des murs du local et des couloirs.
La base avait une superficie de 10 000 m² sur 4 niveaux, elle était équipée d’un système de recyclage de l’air et d’un chauffage central au mazout, dont les cuves sont toujours présentes. Il était prévu une autonomie en eau potable et en énergie pour une durée de 2 à 3 mois (en cas de conflit). Dès sa création l'Ouvrage "G" a été classé secret défense (ce qui est encore le cas aujourd'hui !), ce complexe (fort et base) était inaccessible aux Belfortains qui n'avaient que la vision des antennes des radars déployés au sommet du fort Lefebvre. Les militaires étaient appelés par les habitants les "aviateurs".
Le coût de la construction s'est élevé à environ 1 milliard d'anciens Francs. Malgré cet investissement phénoménal, le fonctionnement opérationnel de cette base a duré à peine plus d'un an du 26 mars 1958 à fin 1959, l'aviation militaire ayant fait d'énormes progrès en vitesse de vol, la technologie des radars n'a pas suivi et ne pouvait plus assurer une détection efficace du passage des avions.
A partir de fin 1959 jusqu'en 1972, les lieux sont restés sous la responsabilité de l'armée de l'air.
Le 15 octobre 1972 , la ville de Belfort prend possession de la partie sommitale du Salbert et le transforme en lieu de promenade et de pique-nique. Les antennes radar furent démontées, les baraques Fillod furent démantelées.
Au milieu des années 1990, une première association "les aventuriers de l'histoire" se charge de nettoyer et de restaurer la base souterraine afin de rendre ces lieux accessibles au public. Mais des intrusions et des dégradations importantes ont fini par décourager cette association et le projet de rénovation a été arrêté. En 2016, l'association ATOMES (Association Touristique des Ouvrages Militaires et de l’Environnement du Salbert) s'est constituée avec pour objectif rendre cette base visitable aux journées du patrimoine de 2016. Les premiers travaux ont porté sur la sécurisation des accès, le nettoyage de la salle des cartes et la remise en état du réseau électrique. L'objectif d'ouvrir la base aux journées du patrimoine de 2016 a été atteint, 600 personnes ont été accueillies.
La visite guidée s'effectue uniquement sur le niveau 0.On entre par la porte du personnel, les premiers couloirs parcourus sont équipés de deux brise-ondes (voir photo n° 5) pour parer le souffle d'explosions extérieures (ce qui ne s'est jamais produit). Au fil du parcours, nous découvrons différentes salles, certaines ne pouvaient pas être photographiées, la salle de retransmission (voir photo n° 6), une salle de repos (voir photo n° 7) Une salle "OTAN" (voir photo n° 8) en cours d'aménagement où l'on voit les 12 drapeaux des pays membres fondateurs de l'OTAN (traité signé le 4 avril 1949), la salle des cartes (voir photo n° 9) l'une des premières salles aménagées qui se trouvent sur 2 étages. Sur une paroi de cette salle, sont fixés quatre tableaux à persiennes appelés "TOTES" (bien restaurés voir photo n° 10).
L'association ATOMES a obtenu de l'armée de l'air 2 avions un Mirage IIIE (voir photo n° 11) et un Fouga Magister (voir photo n° 12) qui sont exposés dans une grande salle. Ces avions ont été démontés pour pouvoir "être rentrés" dans cette base, il y a eu utilisation de la voie ferrée qui servait au transport du matériel lors du fonctionnement de ce complexe (voir photo n° 13).
Notre guide que nous avons remercié nous a précisé que de nouvelles salles sont restaurées et ouvertes au public chaque année dans l’objectif de faire de l’Ouvrage "G" le premier musée sur la Guerre Froide. La suite du projet de restauration de cette base est cependant liée à l'installation d'un système d'extraction de l'humidité (type VMC), projet en attente de financement.
Une visite insolite avec de belles découvertes surprenantes. Le point d'orgue étant l'exposition de 2 avions.
Pour en savoir plus : vous pouvez visionner le reportage effectué en 2016 par France 3 Bourgogne Franche-Comté cliquez ici si vous avez participé à l'une des 2 visites, vous verrez l'importance des travaux effectués depuis 2016.
Vous pouvez aussi consulter le site de l'association ATOMES : https://ouvrage-g.com/